Idées reçues

Idées reçues sur le Vitiligo

Découvrez ci-dessous les réponses aux questions ou affirmations les plus fréquentes !

Nombreux sont les mythes qui circulent sur les maladies de peau. Alors qu’elles ne se limitent pas exclusivement à des problèmes esthétiques, stigmatisants ou stéréotypants, ces idées reçues parasitent la relation à l’autre et provoquent des dommages collatéraux qui impactent la qualité de vie des patients.

Vrai   |   Faux    Le vitiligo est une maladie psychosomatique
faux - Le vitiligo est une maladie dysimmunitaire, c’est-à-dire que le système de défense de l’organisme (système immunitaire) se trompe et va attaquer à tort les cellules qui fabriquent les principaux pigments de la peau (les mélanocytes) et entraine donc des plaques blanches. Cependant comme pour toute maladie immunitaire, le stress (au sens médical du terme, c’est-à-dire un stress psychologique, professionnel, médical, chirurgical mais aussi une grossesse ou une ménopause) peut déclencher ou aggraver des poussées de vitiligo en stimulant le système immunitaire. Malheureusement, la prise en charge de ce stress (même si elle peut être utile pour aider psychologiquement les personnes) ne permet pas d’améliorer le vitiligo.
Vrai   |   Faux    Le vitiligo est contagieux
faux - Le vitiligo n’est absolument pas contagieux. Cette idée vient probablement de sa ressemblance (lointaine) avec la lèpre qui donne aussi parfois des plaques dépigmentées. Cependant le vitiligo n’a aucun rapport avec la lèpre et n’est jamais contagieux.
Vrai   |   Faux    Le vitiligo peut toucher la peau mais aussi parfois les poils
vrai - Même si la peau est le plus souvent la première atteinte, les poils et cheveux peuvent aussi devenir blancs. C’est surtout le cas dans les vitiligos segmentaires mais se voit aussi parfois dans les vitiligos non segmentaires (forme classique globalement symétrique).
Vrai   |   Faux    Le vitiligo est un problème esthétique
faux - Même si le principal signe du vitiligo est une dépigmentation de la peau (et parfois des poils) le vitiligo est une véritable maladie dont les mécanismes sont aujourd’hui de mieux en mieux connus.
Vrai   |   Faux    Le vitiligo a souvent un fort impact sur la qualité de vie des personnes
vrai - Il est aujourd’hui démontré que le vitiligo a un impact sur la qualité de vie, identique ou supérieur aux personnes souffrant de psoriasis, d’eczéma mais aussi de diabète, de problèmes cardiaques ou même de certains cancers. Il est donc indispensable de prendre en charge ces patients.
Vrai   |   Faux    Toute tache blanche sur la peau est un vitiligo
faux - Il existe de nombreuses causes pouvant entrainer une dépigmentation de la peau. Par ailleurs le vitiligo entraine dans la très grande majorité des cas une dépigmentation complète (la peau est alors complètement blanche) alors que la plupart des autres causes de dépigmentation entrainent une dépigmentation partielle (la peau est plus claire mais pas complètement blanche). Un examen en lumière de Wood (lumière UV et bleue) est indispensable pour bien examiner les problèmes de pigmentation et permet généralement de facilement différencier un vitiligo des autres causes de dépigmentation.
Vrai   |   Faux    Le vitiligo est une maladie héréditaire
faux - Il existe un terrain génétique qui prédispose à développer la maladie mais pas de transmission héréditaire comme pour l’hémophilie ou le daltonisme par exemple. D’une façon générale le vitiligo touche environ 0,5 à 2% de la population mondiale (homme et femme de façon égale). Il n’y a pas de différence de fréquence selon la couleur de peau ou l’origine ethnique. Les parents au premier degré (enfants, frères et sœurs) d’une personne atteinte de vitiligo ont un risque de développer la maladie qui augmente à 5 à 8% (soit environ 10 fois plus de risque). Ils ont cependant plus de 90% de chance de ne jamais développer la maladie.
Vrai   |   Faux    Les personnes ayant un vitiligo ont un risque accru de développer des problèmes thyroïdiens
vrai - Les personnes avec un vitiligo ont plus de risque de développer une dysthyroïdie (maladie auto-immune de la thyroïde). Il convient donc de rechercher des anticorps anti-thyroïdes et de contrôler les hormones thyroïdiennes chez les patients ayant un vitiligo. Si le bilan est négatif dosage des hormones thyroïdiennes tous les 3-4 ans est conseillé. Ces problèmes thyroïdiens sont cependant faciles à traiter. Il est important de noter que ce n’est pas en traitant la thyroïde que l’on améliore le vitiligo et que le fait de traiter le vitiligo ne diminue pas le risque thyroïdien. Ce sont deux maladies distinctes mais se développant sur un même terrain.
Vrai   |   Faux    Les personnes ayant un vitiligo ont plus de risque de développer un cancer cutané
faux - C’est même le contraire ! Des études ont clairement montré que les personnes avec vitiligo ont moins de risque de développer des cancers de la peau en général. Le risque est même 3 fois moins important pour le mélanome (cancer du grain de beauté). Cela s’explique en partie par une immunité plus efficace contre les mélanocytes.
Vrai   |   Faux    Le soleil est nocif pour le vitiligo
faux - Là encore c’est le contraire car sans soleil (sans ultraviolets (UV) en général) il est quasi impossible de repigmenter un vitiligo. Le meilleur moyen de ne pas repigmenter est de se protéger constamment du soleil ! Il faut cependant que cette exposition soit raisonnable. Elle doit se faire très régulièrement sans crème solaire jusqu’à ce que la peau blanche devienne bien rose. Ensuite il faut la protéger pour le reste de la journée soit par des vêtements soit par des crèmes solaires.
Vrai   |   Faux    Les cabines UVB du dermatologue peuvent aider à repigmenter
vrai - Il s’agit même d’un des meilleurs traitements (en association avec les traitements topiques). Là encore les doses utilisées doivent permettre d’obtenir un aspect bien rosé de la peau si l’on veut que les séances soient utiles.
Vrai   |   Faux    Les cabines UV des esthéticiennes peuvent également être utiles
faux - Il s’agit ici d’UV de type A qui sont bien plus dangereux pour la peau et qui sont inutiles pour repigmenter les vitiligos.
Vrai   |   Faux    Le vitiligo peut se développer sur des traumatismes ou des zones de frottement régulier
vrai - Il s’agit du phénomène de Koebner. Ce dernier n’est pas constant. Il faut surtout faire attention à ce mécanisme dans les phases actives de vitiligo.
Vrai   |   Faux    L’examen clinique permet de détecter un vitiligo actif
vrai - Un vitiligo actif correspond à des phases de la maladie où il y a une dépigmentation de la peau. Cela se voit déjà en notant un élargissement des plaques existantes mais aussi par l’apparition de plaques nouvelles. Le dermatologue peut également mieux voir le degré d’activité grâce à la lumière de Wood. Des bords hypochromiques (flous) mais aussi une dépigmentation en confetti (multiples petits points de dépigmentation) sont des signes d’activité qui nécessitent une prise en charge rapide pour essayer de stopper la dépigmentation.
Vrai   |   Faux     Une prise de sang permet de détecter si le vitiligo est actif
faux - Du moins pour l’instant car nous ne disposons pas encore de marqueurs biologiques d’activité du vitiligo.
Vrai   |   Faux    Il est possible de bloquer un vitiligo actif
vrai - Il existe aujourd’hui des traitements (notamment ultraviolets B (UVB) et mini pulses de cortisone) qui permettent de bloquer un vitiligo actif. Ces traitements donnent un résultat positif dans environ 90% des cas.
Vrai   |   Faux    Certains régimes alimentaires sont utiles dans le vitiligo
faux - A ce jour aucun régime alimentaire ou complément alimentaire n’a montré un quelconque bénéfice dans le vitiligo dans des études sérieuses.
Vrai   |   Faux    Le vitiligo doit être traité en urgence
vrai et faux - Les vitiligos actifs sont une véritable urgence thérapeutique car il est nécessaire de bloquer cette évolutivité pour stopper la dépigmentation en cours. Par contre, il n’y a pas d’urgence pour repigmenter un vitiligo et il est possible de repigmenter des vitiligos très anciens (évoluant depuis des dizaines années).
Vrai   |   Faux    Le traitement chirurgical par greffe est utile dans toutes les formes de vitiligo
faux - Il ne doit être proposé que pour les vitiligos segmentaires et les formes localisés et stables de vitiligo classiques. Si l’indication est bien posée, les résultats sont alors très bons.
Vrai   |   Faux    Il est aujourd’hui impossible de repigmenter des plaques de vitiligo
faux - Une repigmentation complète ou quasi complète s’obtient dans 70 à 80 % des cas sur le visage. A l’opposé les lésions des extrémités des mains et des pieds restent extrêmement difficiles à repigmenter.
Vrai   |   Faux    Il faut entre 6 et 24 mois en général pour repigmenter un vitiligo
vrai - La repigmentation est en général un phénomène qui prend beaucoup de temps. Ainsi lorsqu’un traitement est débuté, il faut le faire au moins 6 moins avant de juger de son efficacité.
Vrai   |   Faux    Le vitiligo ne peut pas être traité chez l’enfant
faux - Les enfants peuvent tout-à-fait être traités. Il est parfois indispensable de les traiter en urgence si leur vitiligo est très actif (les mini pulses de cortisone sont alors le traitement de choix). Par contre si leur vitiligo est stable il faut attendre qu’ils en fassent la demande pour proposer un traitement. En effet, la repigmentation est lente et contraignante et nécessite que l’enfant soit motivé. Il n’y aura pas de perte de chance si l’on traite plus tard (en dehors des formes actives). Les essais thérapeutiques sont pour leur grande majorité réservés aux adultes.
Vrai   |   Faux    Il n’y a aucun progrès dans le vitiligo
faux - Il y a eu d’importants progrès dans la connaissance des mécanismes impliqués dans le vitiligo. Ces progrès ont conduit au développement de nouvelles approches thérapeutiques. Des essais thérapeutiques sont aujourd’hui proposés dans les centres experts du vitiligo.